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Dans les rues d'Hanoï
Notre séjour à Hanoï se termine bientôt. Nous partons au nord-ouest, près de la frontière chinoise. Toute cette semaine, il a fait très chaud. Une chaleur étouffante, humide.
Hanoï nous laisse une impression profonde, tant est grand le dépaysement. C’est plus fort que ce que nous pouvions imaginer. Pourtant nous avions vu des photos, lu des témoignages, regardé des vidéos… mais sur place, c’est grandiose. Une ville trépidante, sans énervement.
La ville compte plus de 6 millions d’habitants. La périphérie avec ses larges avenues et des immeubles modernes et le centre ville, authentique, l’âme de la capitale qui a conservé un mode vie traditionnel.
Le quartier des 36 corporations où nous habitons est le plus typique et le plus animé avec la circulation de milliers de scooters qui défilent toute la journée dans un concert de klaxons, sans aucun souci du code de la route mais où chacun est attentif à l’autre.
Dans de nombreuses rues des trottoirs impraticables pour les piétons tant ils sont encombrés pat les véhicules en stationnement et toutes sortes de commerces..
La vie de Hanoï se passe dans la rue, sur les trottoirs. On y mange, on y boit, on y travaille ou on est simplement assis à bavarder.
Toutes les maisons sont ouvertes au commerce. Les échoppes sont étroites et les marchandises débordent sur le trottoir. On y trouve de tout : de la nourriture, des souvenirs, des plaques funéraires …
Beaucoup de petits restaurants. Restaurant est un grand mot. On vous propose un repas, copieux à base de nouille ou de riz pour l’équivalent de 1 à 3 euros… et c’est très bon.
Des restaurateurs ambulants transportent le nécessaire : réchaud ingrédients et cuisinent par terre, sur le trottoir et installent une petite table et quelques tabourets.
Les artisans très nombreux travaillent aussi sur les trottoirs. Celui-ci est coiffeur, celui là fabrique des cadres, celle-ci est manucure, d’autres bobinent des moteurs électriques ou réparent les lunettes. D’autres sont marchandes ambulantes, avec la palanche, deux paniers attachés aux extrémités d’une tige en bois ou en bambou et posée sur l’épaule. Elles marchent toute la journée pour proposer des fruits, des légumes ou des cartes postales. On a l’impression que tous les Hanoiens travaillent dans le commerce. Celui là tient un garage dans la première pièce de sa maison, celle qui donne sur la rue. Le soir il débarrasse tout et y installe son restaurant pour le souper.
Les trottoirs sont tellement encombrés que les piétons circulent souvent sur la rue.
D’autres ambulants transportent des charges impressionnantes sur un vélo qu’ils poussent à la main : des fleurs, des paniers et bien d’autres choses.
Les commerces sont presque exclusivement tenus par des femmes. Elles travaillent dans des conditions précaires et difficiles. Nous n’avons pas vu un seul mendiant.
Les vendeuses nous interpellent souvent, avec le sourire, pour proposer leurs produits. Nous refusons (pas toujours) avec un sourire, aussi, et c’est tout. Les échanges sont amicaux, courtois.
Les maisons sont hautes : 3 étages ou plus et étroites de façade. Soit par souci d’optimiser l’espace, mais aussi en raison d’un impôt sur la largeur de la façade. A l’intérieur, la première pièce ouverte sur la rue tient lieu de boutique puis les autres pièces s’alignent en enfilade. Par exemple l’hôtel où nous logeons, comporte 7 étages avec … 2 chambres par étage.
Du fait de l’installation de ces commerces, toutes les façades du rez-de-chaussée sont supprimées, entourées de panneaux publicitaires et le premier étage est aussi souvent détérioré ce qui fait qu’il n’y a pas de belles maisons. Mais, par ci par là il reste des vestiges de belle architecture décorative dans les étages supérieurs.
La priorité est au commerce. Il y a une cathédrale dans ce quartier, anachronique dans cette ville. La cathédrale St Joseph que nous n’avons pas visité. Elle est impressionnante par ses dimensions et par la saleté de ses murs. Vraiment elle fait tache dans le décor, surtout comparée aux temples et pagodes si richement décorés.
Autre nouveauté pour les occidentaux : des haut-parleurs sont installés dans les rues. Chaque matin et soir l’hymne national est diffusé et ensuite pendant ¼ d’heure ce sont les nouvelles et la propagande.
Malgré le bruit incessant des motos (de jour, pas de nuit), la pollution, Hanoï est une ville attachante. Pour les premières rencontres avec les Vietnamiens nous avons été charmés. Le contact est facile, en anglais et plus rarement en Français, comme ce monsieur, dans un bus, qui nous entendant parler s’est littéralement précipité sur nous pour nous parler en Français.